Métho, brouillo, ordo… déjà pensé par Sainte-Beuve ?

La prochaine édition des Rencontres de la Critique et de la Culture ne part pas de rien… Depuis huit ans, nos réflexions avancent, et Sainte-Beuve y a toujours pris sa part. Voici sa contribution pour 2014, qui date de 1862.
« J’ai souvent entendu reprocher à la critique moderne, à la mienne en particulier, de n’avoir point de théorie, d’être tout historique, tout individuelle. Ceux qui me traitent avec le plus de faveur ont bien voulu dire que j’étais un assez bon juge, mais qui n’avait pas de Code. J’ai une méthode pourtant, et quoiqu’elle n’ait point préexisté et ne s soit point produite d’abord à l’état de théorie, elle s’est formée chez moi de la pratique même, et une longue suite d’applications n’a fait que la confirmer à mes yeux.
Eh bien ! c’est cette méthode, ou plutôt cette pratique, qui m’a été de bonne heure comme naturelle et que j’ai instinctivement trouvée dès mes premiers essais de critique, que je n’ai cessé de suivre et de varier selon les sujets durant des années ; dont je n’ai jamais songé, d’ailleurs, à faire un secret ni une découverte (…) ; qui a été constamment méconnue dans mes écrits par des contradicteurs qui me traitaient comme le plus sceptique et le plus indécis des critiques, et en simple amuseur (…). »

On retrouvera là des réflexions que nous avons développées dans les Causeries 3 Cote, code, codex et 4 Ame + Trame = Drame ?, mais aussi, en creux, surtout pour la première partie, dans les Causeries 6 Les Gammes et les -ons et 7 (à venir). Le premier paragraphe en semble étrangement la critique…
P. M.

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